Tome 2 – Chapitre 3

Une fenêtre de perception nouvelle

Scène 6

– Position et expression de cœurs –

   Elle resta dans le silence, à le regarder. Elle sentait bien en elle qu’il y avait cette magie, cette influence qui porte le corps à rechercher la relation, le contact. Elle ne connaissait pas encore ce que représentait l’entièreté des sensations liées à la sexualité, mais de ce qu’elle percevait, elle comprenait bien que tout ceci n’était que découverte pour elle.
De ses rencontres, avec Charliane, puis So’anñ, et ensuite Sodiam, sans compter les petits garçons de ses amourettes d’enfance, les sensations qu’elle avait pu en avoir, tout ceci était tellement différent.
Le feu du cœur qui embrasa son thorax lorsqu’elle rencontra Sodiam sur cette plage chaleureuse, jamais elle n’avait eu une telle puissance venir la submerger de la sorte.
De son sentiment, de ses réflexions passées qu’elle avait pu avoir, de se demander pourquoi ce qu’elle avait eu avec Sodiam ne s’était pas manifesté avec Charliane, ou même So’anñ, elle pouvait alors tout à fait comprendre ce que Sodiam lui exposait ici. Elle en prenait de plus en plus conscience.
Certes, les influences des énergies qui nous traversent, nous n’avons aucune possibilité de deviner leur venue, pas plus que leur puissance ou de ce qu’elles vont nous amener à vivre.
Elle regardait Sodiam qui s’était adossé au siège pour se détendre, et comprenait bien que, de cette situation passée de la veille, alors que Mignônie avait séduit son Âme, qu’il n’avait certainement pu anticiper une telle chose réellement.
Elle restait tout de même confuse. Elle ne comprenait pas ce qu’elle devait faire, comment elle devait réagir avec tout ça. Au fond d’elle, comme elle l’avait précisé la veille, ça lui semblait normal, que quelque chose était nécessaire à cette situation.
Elle se savait recevoir des informations subtiles, souvent des choses que son mental n’arrivait pas à discerner. Mais des vibrations qui la traversaient, et de cette espèce de confort qu’elle ressentait dans ses énergies, dans son bien-être général, alors elle se disait que si elle ne ressentait pas de perturbations quelconques en elle par rapport à ce qui s’était passé, c’est certainement que les choses étaient convenables.

Sodiam se redressa, et de son attention toute particulière qui le ramenait à cette situation, de cette journée passée, il lui expliqua très furtivement ce qu’il pensait de cela.
- « Tu vois hier, Mignônie m’a confronté à un problème, à une chose que je n’avais pas revu se manifester dans ma vie depuis pas mal de temps. Je ne dirais pas que ça me manquait. En fait, tu sais, de nous, de nos énergies communes, il y a un lien très fort entre nous. Alors déjà cela nous perturbe bien tous les deux, ça ne fait aucun doute. Mais là, avec elle encore, il y a eu quelque chose de précis, des énergies sensuelles qui se sont liées à elle et moi-même durant cette phase.
Je te dis franchement, j’étais déconcerté par cette venue. Alors certes je suis un homme, normalement constitué, donc de cela je ne peux rester indifférent, mais je ne ferais aucune action après ce genre de réception.
De ce que nous avons à vivre, je suis comme toi, je ne saurais le déterminer. Alors je vais faire en sorte d’être très souple avec tout ça, et on verra comment se dérouleront les choses, entre nous deux, avec toutes ces personnes.
Et puis, de cette femme qui est certes ravissante, comme tu l’es également, tout ceci chamboule ma vie, alors je vais prendre le temps de voir comment les choses se tournent. ».
Elle était juste restée à l’écouter, attentive, comprenant relativement bien le sens de ses mots, et comment ces circonstances pouvaient jouer sur sa corde sensible. Elle était, tout comme lui, dans l’incompréhension de toute cette magie des sens. Quoi qu’il en soit, elle était confiante, elle voulait juste le garder près d’elle, c’était un réconfort pour elle.

Après ces sortes d’affirmations qu’il souhaitait déposer dans son esprit, il lui vint un soupçon d’étincelle. Il se disait qu’il serait bon de voir si cette jeune femme avait des notions assez mesurées de ce que représente la Création. De ce monde dans lequel ils baignent, ou peut-être même de ces mondes, car de leurs découvertes, et de ces Êtres venus d’ailleurs, qui les accompagnent aujourd’hui à s’élever en maturité et en conscience, leur peuple avait ouvert cet esprit communautaire s’afférant au fait que la vie ne s’arrête pas à une seule planète, ou un seul plan d’existence.
Sachant pertinemment qu’ils allaient se lancer à expérimenter ces sortes de voyages, sans trop connaître les destinations possibles, ni même ce que cela représente, il voulait affirmer sa position face à elle. Savoir si elle était en accord avec ça.
Bien sûr, de sa réflexion qu’elle eut faite pendant leur partage autour de la table, il avait bien compris qu’elle était de cet élan, mais tout de même, il souhaitait en parler directement avec elle, seul à seule.
Sodiam « Dis-moi Amî, quel est ton degré de conscience de ce que représentent les mondes, de cette création magnifique qu’est la vie ? ».
- « Euh oui ! Pourquoi tu me poses cette question ? Moi tu sais, je t’ai déjà dit, je ne suis pas trop du mental. J’apprécie juste la vie comme elle est, comme elle se déroule. Je sais juste que tout est magique, car ce sont ces effets qui animent ma vie la plupart du temps. Enfin tu le sais, je t’ai déjà expliqué les effets qui se sont mesurés à moi. ».
- « Oui je sais. Tes facultés surprenantes. ».
- « Oui. Mise à part ça, je n’organise pas mon esprit à rechercher quoi où ou comment. ».
- « Je comprends. Enfin, je vais te dire mon sentiment des choses, peut-être que ça te conviendra. Ça te permettra de voir comment je perçois toute la Création. Alors vois-tu, tu sais je suis de la caste des essianistes. ».
- « Oui j’ai compris cela, mais ça ne me dit rien. Moi tu sais, je ne connais pas toutes ces choses. ».
- « Oui c’est vrai, c’est logique en même temps. Dans notre compréhension de ce que représente l’Univers, les Univers même, il y a des notions de cela qui nous sont propres. Certains mystiques prétendent qu’au commencement du monde, ou des mondes devrait-on dire, il n’y avait que les ténèbres. Malgré que nous ayons eu à suivre des enseignements se référant à cela, nous n’arrivons pas à coller avec ce modèle de pensée.
Moi je vois la Création comme un immense réservoir sans limites, qu’il nous est impossible de sonder. Je pense que nous ne sommes pas en mesure de pouvoir comprendre l’entièreté de ce que c’est. Mais ces gens disent que la Création vient des ténèbres, et je ne suis pas en accord avec ça. ».
- « C’est une façon pas très enchanteresse de voir le monde. Les ténèbres… ».
- « Oui. C’est la raison pour laquelle nous essayons de ramener les pensées vers quelque chose de plus élogieux, on va dire.
C’est ce qui me constitue. Je suis en accord avec ce que nous en observons dans notre caste. Et de là, je ne suis pas dans la crainte de la perte de mon identité, de mon corps, de perdre la vie. Alors tu vois, dans cette expérience que nous allons effectuer, il y a probabilité qu’une telle chose arrive. Je ne le souhaite pas pour autant, mais ça peut arriver. Que penses-tu de cela ? Crains-tu que je disparaisse ? ».
- « Oui c’est évident voyons, je ne veux pas te perdre. J’ai bien compris hier tout ça, mais je ne sais pas quoi en penser. Ça me dérange, mais de la même manière, je me sens en confiance.
Ce que j’ai dit hier était irréfléchi, je n’ai pas choisi de dire une telle chose. Mais lorsque tout ceci est sorti, j’ai trouvé que cela affirmait le fond de mes simples pensées. ».
- « Je pense que nous sommes tous les deux sur le même état, à ne pas savoir ce que sont toutes ces nouvelles situations. Alors si tu es en confiance, ça me rassure un peu d’une façon.
Bientôt nous allons lancer le processus. Peut-être demain, ou après-demain, dans la semaine, je ne sais pas trop. Je suis aussi bien excité à expérimenter cela, qu’indécis quant à sa mise en œuvre. ».
- « Je pense que vous devriez y aller au plus tôt. Plus vite vous aurez testé, plus vite on sera fixé. ».
Il était entièrement d’accord avec elle, mais il restait tout de même dans une forme d’attente. Le moment le plus juste se présenterait à la bonne mesure se disait-il.

La fin de journée était arrivée avec douceur, et Finièce rentrant, ils partagèrent ensemble ces réflexions qu’Amîha et Sodiam avaient échangées. Finièce ne savait pas plus quoi en penser qu’eux deux. Cela dit, elle était d’accord avec sa fille, le plus tôt serait le mieux.
Par l’élan qu’émettaient ces deux femmes, il se disait que les choses devraient être prises à bras le corps, comme elles le prétendaient. De cette conviction qu’elles lui avaient donnée, le lendemain matin, il contacta Sadjinņ pour lui dire qu’ils devaient s’y rendre soit dans la journée, soit le lendemain.
Le professeur n’attendait que ça. Il n’avait pas bougé de chez lui, et espérait surtout que Sodiam le joigne pour qu’ils engagent les hostilités. De leur première expérience, il avait bien compris que, pour le moment, seul Sodiam avait un potentiel de réaction vive avec ces pierres.
C’était accéléré, mais c’était joué, dans le début d’après-midi, ils s’y engageraient.
Ayant convenu avec lui de se retrouver pour y aller ensemble, il prépara ses affaires et quelques cristaux pour se rendre sur place.
Sodiam n’était tout de même pas non plus en super confort. Certes il était équilibré dans son sentiment de la vie, mais exercer une chose nouvelle de la sorte, ça engageait en lui comme une sensation de traque.

Quelques jours après leur découverte de l’influence des cristaux sur la porte cristalline, et avant que Sodiam et Sadjinņ ne se retrouvent au vieux manoir pour expérimenter les transferts, ou exhalatio, au milieux du mois de juillet, Médhèna était venu les voir pour assister à cet évènement. Après que Sodiam lui eut expliqué les risques possiblement encourus dans cette manipulation des particules atomiques, il s’en trouva bien trop frileux pour s’exercer à une telle expérience.
Sodiam n’était pas plus perturbé que ça à ce sujet. Même s’il ressentait cette sensation de traque en lui. Il était confiant, et se disait que cela faisait partie de son destin. Ce n’est forcément pas pour rien si le vieil ermite l’avait envoyé sur les traces de ces recherches.
Amîha était venue accompagner Sodiam juste par intrigue. Elle était fascinée de le voir aussi sûr de lui dans cette approche. Ne captant pas qu’il n’était pas si fier que ça, elle voyait en lui un aventurier n’ayant pas froid aux yeux, et ceci lui plaisait beaucoup.
Et puis, elle songeait bien également que ce portail devait lui être lié d’une certaine manière, étant donné qu’il réagissait favorablement à la présence de sa flamme jumelle.

Il se concentra en fixant la pierre. Au fond de lui, émergeait cette forte volonté qu’il avait de vouloir comprendre la raison qui l’avait amené à rencontrer sa flamme jumelle, et surtout à en avoir une. Il cherchait à faire en sorte de ne pas avoir de pensées ou de projections qui pourraient influencer sa course dans cet exhalatio, mais il sentait malgré cela au fond de lui que cette question remplissait tout son esprit, à cet instant précis.
Comme une aura irradiante, une grande lueur commença à se dégager de lui. Cette lueur prit de l’ampleur et commença à être comme absorbée par le centre de la porte. Son corps alors commença à se décomposer et disparaître dans un amas de poussière de particules, comme des paillettes ou des petites gouttelettes brillantes, et tout ce qui représentait sa présence dans cet effet mystérieux s’engouffra dans ce conduit irradiant, qui avait créé cette connexion à la porte.
Très rapidement, tout ce qui le composait disparu de la surface de ce plan d’existence, et toute cette luminescence s’éteignit. Alors seul le silence persistait dans la pièce où se trouvaient les autres.
Amîha « Je pensais que ce serait plus spectaculaire, mais j’avoue que cela fait un effet assez joli. ».
Médhèna paraissait perturbé. Il lui demanda.
- « Mais, ça ne te touche pas plus que ça de le voir partir comme ça, sans savoir si il va revenir ? Ou même imaginer que peut-être il puisse lui arriver quelque chose ? Vous êtes très liés pourtant d’après ce que j’ai pu comprendre. ».
Amîha le regarda d’un air étonné.
- « Non, cela ne me dérange pas. Je suis intrinsèquement associée à lui de par notre affiliation de flammes jumelles oui, alors de le voir confiant me positionne dans le même état d’esprit. Il est moi, ma conscience est en lui, elle vibre en lui, alors quoi qu’il fasse, je ressens en moi sa stabilité ou sa désorientation.
Ainsi je suis confiante, car je sais et je sens que ce qui arrive nous invite dans une danse qui a beaucoup de sens, même si je ne sais pas encore ce qui arrivera en définitive. ».
- « D’accord. Bon,... ...si vous êtes confiants tous les deux alors, c’est que tout ceci doit peut-être se dérouler comme ça.
Moi, en ce qui me concerne, ça me perturbe par contre. Mais bon, je vais rester objectif. ».
Sadjinņ « Je n’ai toujours pas compris le sens de cette notion de flammes jumelles. Je serais curieux d’en apprendre davantage sur cette structure. ».
Médhèna « Je suis aussi perdu que vous à ce sujet professeur. ».
Amîha « Eh bien vous êtes mal tombés, car ce n’est pas moi qui pourrais vous l’expliquer, je suis navré. Hihihi ! ».


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